Aménager son studio photo

L’un des aménagements les plus appréciés lorsqu’on s’adonne à la photographie est le studio dédié. Le bon côté de l’équipement moderne est qu’il permet de facilement transformer n’importe quel espace en studio. Une ou deux lampes, des feuilles de papier et quelques pinces feront l’affaire pour photographier suffisamment de natures mortes pour remplir un livre entier.

Éclairage continu

Une des plus importantes décisions est le choix de la source de lumière. Les lampes qui utilisent des ampoules à incandescence ou au gaz, fournissent un flux de lumière continu et efficace. Les flashes, bien sûr, produisent de la lumière dans des laps de temps très brefs, sous forme d’éclairs.

Le principal avantage de l’éclairage continu, comme les lampes tungstène/halogène (TH) ou HMI, est que l’on peut visualiser ce que l’on fait : chaque ajustement ou mouvement est visible, et il est facile de fignoler les positionnements. Pour cette raison, un éclairage continu est à favoriser pour éclairer des portraits complexes. Un autre avantage de l’éclairage continu est que l’on peut enchaîner des rafales de photos aussi rapidement qu’on le souhaite (bien que cela puisse être limité par des temps d’exposition un peu longs). Le principal inconvénient des lampes TH est qu’elles produisent beaucoup de chaleur, à tel point que cela peut devenir inconfortable pour le modèle. De plus, les têtes de lampe deviennent dangereusement chaudes au toucher, et il n’est pas toujours possible de monter des diffuseurs sur l’avant de la lampe ; les effets de lumière diffuse doivent être obtenus en faisant rebondir la lumière sur des réflecteurs ou en utilisant des panneaux permanents auto-diffuseurs – deux solutions assez lourdes. Les lampes HMI sont quatre à cinq fois plus efficaces que les lampes TH équivalentes, mais elles sont aussi beaucoup plus coûteuses.

Un autre grand problème avec les lampes de lumière continue est la variation de température de couleur selon leur puissance. Il est impossible de maintenir cette température lorsque la puissance des lampes TH diminue. Elles deviennent progressivement plus rouges – ce qui, en termes de température de couleur, les fait passer de, disons, 4 000 K à 3 000 K, ou moins. De plus, les lampes TH voient également changer leur couleur au cours de leur vie. En faisant appel à des ballasts très coûteux, certaines lampes HMI peuvent être abaissées jusqu’à 40 % de leur puissance maximale, tout en maintenant leur température de couleur à 5 600 K, l’équivalent de la lumière du jour.

Une salle de bains moderne, avec ses murs blancs et son mobilier pastel, est facilement aménagée en studio, car l’ajout d’une simple lampe de studio peut transformer la pièce en boîte à lumière, celle-ci rebondit sur le sujet depuis chaque mur. Le résultat est un éclairage doux et éclatant.

Éclairage au flash

Aujourd’hui, les flashes électroniques sont les systèmes d’éclairage les plus couramment utilisés. Il en existe deux types. Les modèles monoblocs intègrent bloc d’alimentation, commandes et tête de lampe ; compacts et portatifs, ils sont parfois un peu trop lourds pour être montés sur un trépied. Les flashes de studio utilisent, eux, des blocs d’alimentation séparés, à poser au sol ; ils offrent une plus grande puissance, leur recyclage est plus rapide et ils sont plus aisés à contrôler. Les flashes peuvent accueillir un large éventail de façonneurs et diffuseurs de lumière. Leur lumière est largement réglable et stable en température de couleur, et la brièveté des éclairs permet de figer les mouvements. Toutefois, les flashes ont besoin de se ressourcer avant d’être en mesure de produire un autre éclair ; cela ralentit les opérations. Un flash de studio typique est limité à une ou deux expositions par seconde, un rythme qui ne peut pas être tenu trop longtemps sans risque de voir surchauffer la lampe. Un autre inconvénient est que l’on ne peut pas voir l’effet exact du flash jusqu’à ce que la photo soit faite.

 

< Design monobloc
Le flash monobloc, comme ce modèle d’Elinchrom, regroupe dans un seul appareil la batterie, la tête de flash et les commandes. Globalement, il est très compact, utilise moins de câbles, et s’avère un instrument moins coûteux que ceux utilisant des blocs d’alimentation séparés

 

CKobold hMI >
Les unités HMI modernes, telles que celles proposées par Kobold, offrent une construction robuste – certaines partiellement « tropicalisées » peuvent travailler à partir de ballasts compacts et portables qui servent à faire baisser leur luminosité de 60 %. Cette unité est équipée de volets optionnels fixés à la tête de la lampe

 

Certaines unités de studio utilisent une lumière de modélisation en complément du flash, appelée lampe pilote. Il s’agit le plus souvent d’une ampoule à incandescence normale dont la luminosité peut être réglée pour être corrélée à la puissance du flash. Dans un studio, ces lumières de modélisation peuvent donner un aperçu assez fiable de l’équilibre relatif des différentes unités et de la précision de leurs réglages, mais bien sûr, elles n’indiquent pas vraiment le niveau de lumière réelle issue des flashes.

 

Mesure de l’exposition

Les flashmètres ignorent la lumière continue et se contentent de mesurer l’augmentation subite de luminosité, afin de calculer la production totale de lumière issue du flash. Certains flashmètres ne mesurent que l’exposition au flash : ils seront suffisants pour la majorité des tâches. Les modèles les plus avancés peuvent également évaluer la lumière ambiante (continue) ainsi que les expositions au flash, certains modèles doivent être connectés par câble afin de déclencher et mesurer l’éclair, tandis que d’autres peuvent mesurer les deux en déclenchant à distance.

On peut remplacer l’examen de l’image numérique par une lecture au flashmètre. Idéalement, l’appareil est connecté à un ordinateur afin de pouvoir consulter les images sur un moniteur calibré. Sinon, il faut visualiser l’image et son histogramme pour juger de l’exposition. Notons cependant que de nombreux appareils photo basent l’histogramme sur les pixels affichés, ce qui peut conduire à des inexactitudes.

 

Cellule Sekonic L-308S >
Les cellules à main professionnelles sont capables de mesurer l’éclairage ambiant, celui du flash, un mélange des deux, et des configurations multiflash avec lecture de la lumière réfléchie et de la lumière incidente. Le tout avec un affichage numérique, la possibilité de définir une large plage ISO et de bonnes capacités en conditions de faible éclairage

Fond et équipement

Utiliser des fonds spécifiques pour la photographie n’est pas toujours indispensable. Il est souvent possible de faire passer du blanc au gris un mur uni de couleur claire, ou du gris au noir un mur de couleur foncée, simplement en contrôlant l’équilibre de l’éclairage et de l’exposition. Bien sûr, les fonds de studio sont utiles pour les photographes professionnels ayant besoin de fournir des services (tels que les portraits et photos de produits) rapidement, avec un minimum de temps de réglages.

Pour le portrait, on peut se tourner vers les fonds peints et les rouleaux de papier de différentes couleurs. Il faudra également des supports pour maintenir les fonds (certains pouvant même se coincer entre le plafond et le plancher). Pour travailler à une petite échelle, comme photographier des objets destinés aux sites d’enchères en ligne, on peut acheter un fond blanc simple, une tente à lumière, ou élaborer une table lumineuse avec inclinaison et hauteur réglables.

 

Fond portable >
Les fonds portables, comme ce modèle de Sharpics, sont des solutions pratiques pour un travail occasionnel. L’équipement incluant les lampes et le support pour appareil compact peut être facilement obtenu. Attention, lorsque l’on commande du matériel électrique depuis l’étranger, il faut s’assurer qu’il est bien compatible avec le réseau électrique local

 

Extrait de
Toute la photo par Tom Ang
Tom Ang
Traduit de l’anglais par Vincent Burgeon
Réf. 9782100563951
352 pages
29,90 €
Commander le livre sur le site web de Dunod

 

 



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