Des robots, des extraterrestres et quelques vaisseaux
Comme tout genre (polar, aventure exotique, espionnage…), la SF est basée sur un ensemble de codes sémantiques. Ils sont responsables de l’amour ou du mépris que le genre inspire, davantage que le récit ou le propos (d’ailleurs largement ignoré par les détracteurs s’arrêtant à la surface).
Star Trek, comme Star Wars, est un space opera, type de récit emblématique de la SF. On y croise ce qui fait le genre : robots, extraterrestres, mutants, technologie futuriste, etc.
Les deux sagas constituent un catalogue des hauts faits de l’imagination des auteurs (et illustrateurs) de SF. Star Trek a apporté la SF dans le salon familial au moment même où la contre-culture réhabilitait les codes du genre, mais aussi alors que la littérature se libérait de ses carcans avec la New Wave. Star Wars enfonce le clou en mettant à l’écran dix ans plus tard le plus spectaculaire de la SF classique : la fille aux courbes sinueuses prisonnière du monstre, le pistolaser, les grosses bêtes aux dents pointues, etc.
« Les difficultés étaient telles au début de la production de Star Wars IV que Lucas, prenant un week-end de repos pour aller voir Spielberg tournant Rencontres du troisième type, s’en trouva encore plus déprimé au spectacle d’une production plus prometteuse. Persuadé que son film allait être un flop, il proposa un pari à Spielberg : que chacun donne 2,5 % des recettes de son film à l’autre. Spielberg continue de percevoir sa part de bénéfice aujourd’hui… »
Les deux sagas sont emplies d’archétypes car en terrain balisé. On n’est pas dans 2001, Phase IV ou Solaris. Le genre est présenté pour être clairement identifié et les films ont affermi le goût du public pour du signe, du code, du divertissement pas trop remue-méninge. Il y a un peu du « purée-viande hachée » pour enfant là-dedans : il faut que les aliments soient identifiables et non amalgamés façon chef 4 étoiles. Star Wars et Star Trek : ex aequo ?
Dark Vador vs Monsieur Spock
Olivier Cotte, Jeanne-A Debats
Collection: Hors collection, Dunod
2016 – 224 pages – 140×200 mm
Voir la fiche détaillée du livre