La gestion des couleurs

Vous avez certainement déjà remarqué que la couleur des photos change plus ou moins sensiblement en fonction de l’ordinateur sur lequel vous les regardez. Plus gênant, il arrive que vous soyez déçu des tirages papier, car ils ne sont pas fidèles à ce que vous aviez affiché sur votre écran. Vous voici arrivé aux portes d’un domaine extrêmement complexe : celui de la gestion des couleurs.

Espaces colorimétriques et profils de couleurs

Notre ambition n’est pas d’entrer dans le détail de la chaîne de calibration. Dans le cadre du post-traitement, nous devons nous poser quelques questions.

Dans quel espace de couleurs les photos ont-elles été prises ? Chaque couleur doit être codée pour pouvoir être enregistrée numériquement. Il existe en général deux modes de codification sur un boîtier. L’espace le plus utilisé est l’espace sRVB. Votre boîtier propose vraisemblablement une alternative : l’espace Adobe RVB, affiché par les écrans à gamut large. (Le gamut est la gamme des couleurs reproductibles). L’espace Adobe RVB code plus de couleurs que l’espace sRVB. Elles ont la possibilité d’être plus saturées autour du bleu-cyan et du vert, plus lumineuses dans les rouges. L’espace Adobe RVB est le meilleur choix pour le photographe averti. Il est toutefois conseillé de faire ses premiers pas avec l’espace sRVB, car cet espace est transverse à l’ensemble de la chaîne photographique, de la prise de vue jusqu’à l’impression. Une fois la mécanique bien assimilée, il devient facile d’explorer l’espace élargi.

Dans quel profil de couleurs les photos sont-elles affichées ? C’est généralement plus simple, car les écrans d’ordinateurs exploitent majoritairement le profil sRGB. Encore faut-il que ce profil soit correctement affiché, c’est-à-dire que l’écran restitue fidèlement les couleurs. C’est le rôle de la calibration, ou étalonnage de l’écran à l’aide d’une sonde. Les valeurs mesurées sont comparées à des valeurs de référence. La réponse spectrale de l’écran est corrigée afin d’afficher un rendu normalisé.

 

À noter : le Guide de la gestion des couleurs d’Arnaud Frich est un excellent site en français qui fait de manière exhaustive le tour du problème : www.guide-gestion- des-couleurs.com
Tout photographe francophone s’étant un jour posé la question de la gestion des couleurs y a forcément mis les pieds.

 

Paramétrage d’UFRaw

Une photographie ouverte avec UFRaw peut apparaître excessivement sombre. Ce n’est pas une erreur d’exposition, mais une mauvaise interprétation du fichier RAW par le dérawtiseur. L’installation du logiciel se fait avec des profils colorimétriques par défaut, qui ne conviennent pas obligatoirement à votre matériel. Il faut donc lui indiquer dans quel contexte il doit travailler.

Dans la barre d’icônes à gauche de l’écran, cliquez sur celle qui permet d’accéder à la gestion des couleurs (une info bulle s’ouvre lorsque la souris survole les icônes).

L’onglet qui s’ouvre permet de définir trois paramètres. Il faut en vérifier deux :

  1. 1. Le profil ICC d’entrée est celui de votre appareil photo. Il est souvent installé avec le logiciel qui accompagne ce dernier. On en trouve également un certain nombre sur le site UFRaw. À défaut, on utilisera la matrice de couleurs proposée en spécifiant un gamma de 0,45 et une linéarité de 0,10.
  2. 2. Le profil ICC de sortie est celui de votre écran, donc a priori sRGB. Les autres paramètres sont inchangés.

La photographie qui s’affiche est maintenant beaucoup plus présentable :

▲ Sauvez cette configuration à partir du bouton Options en bas à droite de l ’écran

 

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Jacques Croizer
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2013 – 264 pages – 190×220 mm

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