La photo… c’est pas sorcier : interview de Gérard Michel-Duthel
Vous souhaitez vous initier à la photo sans pour autant vous perdre dans un ouvrage complexe et savant ? La photo… c’est pas sorcier (Dunod, 2015) de Michel Duthel convient aux amateurs, éclairés ou débutants. Abondamment illustré, il aborde sur des doubles pages les aspects techniques, les différents types de photos et les logiciels de traitement de l’image. Un petit ouvrage de référence très facile à consulter.
Génération Image : Que souhaitez-vous transmettre dans cet ouvrage ?
Gérard Michel-Duthel : Avec cet ouvrage, je souhaite transmettre trois principes qui me paraissent fondamentaux en photographie. Le premier concerne les connaissances techniques de base de la photographie, c’est-à-dire le triangle d’exposition, la mise au point entre autres… ; le deuxième réfère à la démarche photographique, à savoir prendre une photographie, la recadrer, la développer, la matérialiser ; enfin, le troisième principe se fonde sur l’envie d’aborder différents domaines de la photographie avec les lecteurs pour leur donner confiance en eux à travers des cas variés.
À quelles difficultés les photographes amateurs se heurtent-ils fréquemment ?
Les photographes amateurs rencontrent plusieurs difficultés :
- en premier lieu, le jargon des photographes professionnels souvent incompréhensible, amplifié par les remarques et informations souvent fantaisistes et contradictoires dans les forums, par exemple quand on évoque le mode « M » qui réfère au mode manuel ;
- ensuite un manque des connaissances de base de la photographie en général et numérique en particulier, comme l’exposition, la mise au point, sachant que que s’ils ont compris l’ouverture du diaphragme, la sensibilité, je considère qu’ils ont l’essentiel… ;
- la troisième difficulté provient des promesses des fabricants, car les amateurs de photographie achètent un appareil souvent cher (reflex notamment) mais ils ne font pas de meilleures photos pour autant. C’est un phénomène récurrent…
Si l’on considère l’histoire de la photo, la première photo date de 1830, à l’époque la photographie était réservée aux riches amateurs et techniciens, et progressivement on a évolué vers un marché d’amateurs (au bon sens du terme) puis grand public (dès 1930 avec les premier Leica et Rolleiflex, caractérisés par leur portabilité ; ensuite sont arrivés les reflex japonais dans les années 60-70, très faciles d’accès, plus abordables, puis dans les années 80, les premiers reflex numériques, qui depuis 2000 permettent aux amateurs l’instantanéité de la photo prise et son partage. Aujourd’hui le marché mondial atteint plus de 100 millions d’appareils mais chute devant les smartphones. Il doit y avoir un parc de l’ordre de 1 milliard d’appareils numériques dans le monde. Et sur ce marché de masse, ce qui manque c’’est la culture photographique.
Trop souvent, les photographes amateurs veulent progresser en technique pure mais n’ont pas intégré que le talent ou les problèmes viennent du photographe ! Souvent je dis à mes stagiaires que le problème se situe 2 cm derrière le viseur. Il faut vraiment apprendre à regarder autour de soi et à cadrer
Comment avez-vous conçu ces leçons ?
Pour la première partie qui présente les notions techniques de base, c’est du pas-à-pas avec la volonté d’utiliser un langage simple, d’expliquer les notions techniques en termes d’avantages et d’inconvénients pour les photographes.
Pour la partie « En pratique » où j’aborde les différents types de photos (portrait, action, nuit, architecture…) je propose des conseils pratiques (réglages de base de l’appareil, choix de l’objectif, conseils de prise de vue), des astuces de pro…
Pour la dernière partie qui concerne le traitement de l’image, il s’agit d’une découverte qui leur permettra de définir quel logiciel ils vont choisir en fonction de leurs attentes. C’est un survol avec des et beaucoup de captures d’écrans.
Aujourd’hui le choix de l’appareil photo est-il le premier point fondamental ?
J’ai envie de répondre oui et non !
Non le choix de l’appareil photo n’est pas fondamental car il n’y a plus aujourd’hui de mauvais appareil et vous pouvez faire de bonnes photos avec n’importe quel appareil. Il faut aussi refuser la dictature de la révolution numérique ! Disposer de 12 millions de pixel c’est déjà suffisant pour la qualité d’un poster en A3…
Oui, car on peut choisir un appareil inadapté. Avant de choisir son appareil il convient de se demander ce qu’on a envie de faire comme type de photos et dans quel contexte :
- le reflex est adaptable par sa gamme d’accessoires, garant de qualité et d’évolutivité mais lourd (3,8 kg), encombrant et assez cher ;
- l’hybride est idéal pour ceux qui voyagent, il est moins encombrant mais dispose d’un viseur électronique ou parfois n’en a pas ;
- le compact expert, souvent de bonne qualité, avec un capteur identique au réflex, convient plutôt aux balades, il est peu encombrant mais limité en accessoires ;
- le bridge constitue un très bon choix pour le grand voyageur grâce à son gros zoom ;
- le baroudeur, étanche, convient pour des expéditions plus sportives ;
- la camera d’action (GoPro), est-elle aussi adaptée la photo d’action.
Si l’on sait répondre à la question : « qu’est-ce que je veux faire de mes photos ? » on a fait un grand pas vers le « bon choix » !
La photo, c’est pas sorcier !
68 leçons express pour réussir toutes vos photos
Gérard Michel-Duthel
Collection: Hors collection, Dunod
2015 – 192 pages – 222×240 mm
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