La stabilisation optique des appareils Nikon
Les fabricants, conscients de l’impact des mouvements de l’appareil sur la netteté finale de l’image, ont créé des systèmes de stabilisation des mouvements et vibrations de l’ensemble appareil-opérateur.
Nikon utilise pour cela des capteurs (gyromètres) placés dans les optiques VR, qui détectent les mouvements, leur rapidité et leur sens, et transmettent à un actuateur qui mobilise un groupe optique à l’intérieur de l’objectif, les ordres nécessaires pour compenser exactement les mouvements détectés.
L’efficacité est telle que ce système est capable de permettre des gains de l’ordre de 3 à 4 vitesses par rapport à celles qui auraient été nécessaires auparavant pour garantir la netteté dans les mêmes conditions. Tous les objectifs ne sont pas encore dotés de stabilisation, mais les téléobjectifs et la plupart des longues focales et zooms disponibles au catalogue Nikon le sont déjà.
▲ La stabilisation optique VR (Vibration Reduction).
En haut, l’appareil est stable. Au centre, système VR
désactivé, l’appareil animé d’un mouvement vertical fait
déplacer l’image sur le capteur pendant l’exposition,
créant un flou de bougé. En bas, le système VR est en
fonction, l’appareil est aussi animé d’un mouvement
vertical mais le système VR compense ce mouvement
par un déplacement opposé d’un groupe optique.
L’image reste stable sur le capteur pendant l’exposition.
Un autre intérêt non négligeable de la stabilisation par l’objectif est que la visée est aussi stabilisée, ce qui procure un confort certain et facilite le travail du système AF en mode Suivi de sujet particulièrement.
De plus chaque objectif étant équipé d’un groupe optique mobile et d’un actuateur dédiés, la plage de correction est toujours parfaitement adaptée à la focale. Les objectifs possédant cette fonction sont équipés d’un sélecteur permettant de l’activer ou pas, et de choisir entre deux modes de stabilisation.
Mode normal
C’est le mode à utiliser la plupart du temps. On peut l’utiliser à la main, sur un monopied ou sur un pied peu stable, mais il faudra le déconnecter si on utilise un trépied lourd et stable. Il est capable de détecter automatiquement les mouvements horizontaux réguliers et de longue durée, donc volontaires (filé de suivi d’un mobile) et, dans ce cas, ne corrige que les mouvements verticaux.
Mode active
Ce terme peut prêter à confusion. Il ne signifie pas que la stabilisation VR serait active dans ce mode – et donc inactive ou moins active en mode Normal ! – mais simplement que la visée est mieux stabilisée. Alors pourquoi ne pas toujours l’utiliser, direz-vous ? Simplement parce que cela a trois inconvénients :
- Comme il corrige mieux les mouvements de grande amplitude pendant la visée, il peut se trouver déjà dans des situations de correction extrêmes juste avant le déclenchement et donc être moins apte à corriger instantanément un mouvement de même sens lors de la prise de vue.
- Dans ce mode, il n’est pas capable de détecter les mouvements de filé du photographe et peut essayer de les corriger, ce qui n’est vraiment pas souhaitable !
- La correction améliorée durant la visée est plus grande consommatrice en énergie électrique et donc limiterait l’autonomie de la batterie si on l’utilisait en permanence.
Ce mode est donc à utiliser lorsque le photographe se trouve lui-même sur un véhicule produisant des mouvements importants. Il agit plus efficacement sur la visée elle-même, facilitant ainsi le travail de cadrage du photographe dans ces conditions particulièrement instables.
Important !
L’initialisation du système de stabilisation demande un petit laps de temps après le contact sur le déclencheur. Il est donc nécessaire de le respecter avant de faire la photo car elle risquerait fort d’être moins nette. On voit très bien dans le viseur l’image se stabiliser après environ 1 à 2 secondes, quelquefois un peu plus avec certains objectifs. Entraînez-vous à détecter ce moment précis en observant bien les mouvements de l’image au niveau du collimateur AF ; lorsque le système devient efficace les petits mouvements rapides sont comme lissés, gommés, ne subsistent alors que des mouvements très lents. Pour des raisons de consommation électrique le système VR se désactive 2 secondes après le relâchement du déclencheur. Si l’on a activé la commande AF-ON par le bouton AE-L/AF-L, celle-ci ne met pas en route la stabilisation, il faut donc toujours respecter un petit temps d’attente après la pression à mi-course sur le déclencheur.
Le système VR aux vitesses d’obturation élevées
L’effet bénéfique du système de stabilisation est maximal aux vitesses lentes bien sûr, mais il ne faut pas hésiter à l’utiliser jusqu’à des vitesses plus élevées, en fonction de la focale utilisée. Au-delà d’une certaine vitesse il n’apportera plus de gain notable, et il peut même être (mais rarement) légèrement pénalisant.
La raison de cette limite est simple. Les capteurs de mouvement transmettent un signal au calculateur qui envoie un ordre de déplacement opposé au groupe optique VR. Cet ensemble mesure-calcul-ordre-exécution est réalisé dans un temps extrêmement bref, mais pas nul. D’autre part rien n’étant parfait, la précision de l’exécution ne peut être absolue. Donc tant que la vitesse d’obturation est basse en fonction de la focale utilisée, l’action du VR sera très bénéfique. Lorsque la vitesse d’obturation sera suffisamment élevée pour permettre de figer à elle seule les mouvements du photographe, les temps de retard et petites imprécisions de correction peuvent devenir alors parfois pénalisants.
En pratique
Vous pouvez désactiver le système VR lorsque la vitesse utilisée est au moins trois fois supérieure à la focale, soit 1/600 s pour un 200 mm par exemple. Mais cela est à moduler en fonction de la stabilité de chacun et/ou d’une difficulté particulière (objectif lourd, fatigue).
Extrait de
Obtenez le maximum du Nikon D750
Bernard Rome
Collection: Obtenez le maximum, Dunod
2015 – 280 pages – 170 x 210 mm
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