Plage dynamique : mode d’emploi
Qu’est ce qu’une plage dynamique ? C’est la répartition des tons clairs à foncés d’une image, dans lesquels des détails ont pu être enregistrés.
La perte de détail : l’écrêtage
Même si, en numérique, la gamme de tons enregistrée est beaucoup plus large d’en argentique, cela reste encore bien en deçà des capacités de l’œil humain. C’est pourquoi nos images ne sont pas toujours à la hauteur de nos attentes.
La plage dynamique est la répartition des tons enregistrés avec des détails, des plus clairs aux plus foncés, du presque blanc au presque noir. On atteint le haut de la plage dynamique lorsqu’un pixel enregistre le ton le plus clair qui ne soit pas du blanc pur. À l’autre extrémité de la plage, il s’agit du pixel le plus foncé qui ne soit pas complètement noir. Si les tons sortent de cette plage, leurs détails sont perdus, que ce soit dans les zones claires, sombres, ou les deux. Cette perte de détail se nomme écrêtage et le photographe a généralement trois options :
- Exposer en préservant les tons clairs et accepter les zones foncées « bouchées »
- Exposer en préservant les tons foncés et accepter les zones claires « brûlées »
- Choisir une exposition intermédiaire et accepter l’écrêtage des deux côtés, mais en moindre quantité
Le choix de la plage tonale dépend généralement du résultat attendu. Si les images sont destinées à la presse ou l’édition, par exemple, la qualité du papier choisi par l’éditeur peut jouer un rôle majeur. Si elles sont uniquement destinées à un affichage écran, elles ne dépendent pas de la lumière réfléchie et on peut généralement exploiter une plage de tons plus large. Dans le cas d’un tirage photo, le choix du papier sera encore une fois primordial.
Les systèmes d’équilibrage de la lumière
L’optimiseur d’exposition automatique (Canon), le D- Lighting actif (Nikon ) et le D- Range Optimizer (Sony ) fournissent tous le moyen d’équilibrer la luminosité et la tonalité d’une image lors de sa capture. On peut aussi le faire dans les images RAW après leur capture, et restaurer ainsi les détails dans les zones sombres et claires. Ces outils étaient initialement conçus pour corriger un contraste trop fort, mais ils permettent aussi de rééquilibrer une image quand une partie du sujet est trop sombre et que cela ne vient pas de la lumière ambiante.
On peut les considérer comme l’équivalent numérique le plus simple des techniques d’exposition et de traitement des films mises au point par Ansel Adams, le traitement HDR étant une approche beaucoup plus sophistiquée.
Trow Gill
Les lignes déjà impressionnantes de cette trouée dans le paysage des Yorkshire Dales, prise en contre- jour.
Longueur focale 17 mm, ouverture f/5,6, vitesse 1/1 250 s, sensibilité 100 ISO
Extrait de Exposition & photo numérique : mode d’emploi
Andy Stansfield
Collection: Hors collection, Dunod
2012 – 192 pages – 145×180 mm
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