Se stabiliser pour tourner sa vidéo
C’est la principale difficulté que rencontre tout cadreur, même pro. La solution de base pour y remédier est de vous munir le plus souvent possible d’un trépied ou de tout autre support « mécanique » stabilisateur. En vous débarrassant de ce souci, vous pourrez ainsi mieux vous concentrer sur la prise de vues elle-même. Mais, comme bon nombre de vidéastes, il est probable que vous « oubliez » souvent d’emporter ce type d’accessoire en tournage, parce qu’il vous encombrerait pensez-vous, ou simplement parce que vous vous dites que vous n’en aurez pas besoin…
Pourtant, ne serait ce que pour pouvoir exécuter proprement un panoramique, un travelling marché ou un plan au téléobjectif, il est indispensable de stabiliser correctement l’appareil afin d’éviter de produire involontairement un effet « mal de mer » par des images dansantes. Et même si la grande majorité des machines actuelles est équipée d’un stabilisateur interne dans l’objectif qui réduit efficacement les petits tremblements, celui-ci ne peut pas faire de miracle lorsque le cadrage est vraiment trop instable. Vous aurez donc tout intérêt à vous exercer à des techniques simples de stabilisation que vous pourrez appliquer de façon quasi réflexe, tout comme les pros, chaque fois que vous filmez « à la main ».
Dès que l’on adopte un angle de prise de vue qui sort de l’ordinaire, la stabilité devient un problème crucial. Document presse Sony.
• La première est de penser, avant de déclencher, à bien se camper sur ses deux jambes écartées, avec le coude du bras porteur qui reste bien plaqué contre sa poitrine.
• La seconde est de s’entraîner à positionner confortablement ses mains et ses doigts pour manipuler les commandes (déclencheur, zoom, etc.).
• Un panoramique exécuté sans l’aide d’un trépied pourra quand même s’avérer stable et confortable si vous prenez la précaution de placer préalablement vos pieds dans la direction de la fin du mouvement.
• Un travelling marché avec la caméra à la main sera bien moins cahotant si vous réussissez à maintenir rigide le haut du corps et au contraire le bas du corps souple. Les jambes légèrement fléchies durant le déplacement joueront alors le rôle d’amortisseurs.
• Lorsqu’on filme un sujet naturellement considéré par tous comme typiquement horizontal ou vertical, tel qu’une ligne d’horizon ou un immeuble, il est désagréablement inesthétique de le voir penché dans une image (sauf pour la tour de Pise, évidemment). Pour rectifier cela, repérez dans votre cadre une ligne verticale ou horizontale produite par un élément naturel tel qu’un angle de mur, une colonne ou un montant de porte (qui est a priori droit). Efforcez-vous ensuite de maintenir le plus proche bord de l’écran bien parallèle à cette ligne de référence.
• Enfin, n’hésitez à exploiter divers éléments naturels présents dans l’environnement immédiat pour poser le camescope dessus. Par exemple du mobilier urbain (muret, banc, rambarde, etc.) ou d’intérieur (table, chaise, buffet, rebord de fenêtre, etc.). Faute de mieux, « débauchez » une personne inoccupée présente sur le tournage et transformez-la en trépied de fortune. Placez-vous derrière elle, posez le camescope sur son épaule et demandez-lui de ne pas bouger/respirer le temps d’enregistrer le plan.
Astuce Lorsqu’on doit tourner en pleine nature, seul et sans aucun moyen de stabilisationparticulier, un bon « truc » souvent adopté par les pros est de se munir d’un simple sac résistant, de taille légèrement supérieure au camescope et comportant un système de fermeture pratique. Une fois sur place, remplissez-le au trois-quarts de terre fine, de gravier ou mieux de sable, et glissez-le sous le camescope. Vous pourrez ainsi poser l’ensemble sur n’importe quel support, y compris le sol, et stabiliser un angle de prise de vue particulier (plongée, contre-plongée) en modelant ce sac à la forme désirée.
Une simple boîte, comme ici sur ce tournage, peut servir de système de calage efficace lorsqu’on souhaite adopter un angle de prise de vue original.
Extrait de l’ouvrage : Le guide pratique du vidéaste
Gérard Galès
9782100563395, 224 pages, 24,90 €