Un sens au lieu : 5 conseils pour photographier les paysages

La photographie de paysages exige ses propres techniques, savoir-faire et astuces. Au-delà du lieu, il s’agit pour le photographe de recréer l’impression ressentie et de saisir une image qui communique un sens. 5 conseils de pro.

Death Valley National Park, Californie : empreintes de pas, ondulations du sable et flore de rocaille se combinent pour donner une impression de désert.
ƒ16 | 1/30 SEC | ISO 100 | FL 28 mm

 

1. Maîtriser la technique

« Quand j’ai commencé à prendre des photos avec un appareil reflex, mon but était de recréer l’impression ressentie sur le lieu photographié, pour signifier sa spécificité et son importance et pour créer l’impression d’être au moment où la photo a été prise. Saisir une image qui communique un sens du lieu où l’on se trouve, provient de la compréhension de toutes les techniques utilisées pour créer une photo, y compris les règles de composition, d’équilibre tonal, de profondeur de champ et d’éclairage. Quand tout cela fonctionne efficacement ensemble, l’image prend une dimension qui ajoute du caractère, de la profondeur et de la vie. »
 

2. Choisir le bon moment

« La composition est simple ou compliquée : un vaste panorama ou une composition partielle au téléobjectif avec seulement quelques éléments. Cela tient plus du moment choisi pour la photo que du lieu même. L’idée est que la photo donne la sensation d’être présent sur le lieu, en restituant son énergie. »
 

3. Connaître et ressentir le lieu

« La clé réside dans la connaissance du sujet et de tout élément qui rend ce lieu unique. Par exemple, les lieux où je me rends régulièrement comprennent divers sommets de la région d’Adirondack High Peaks. En visitant un endroit, souvent, vous finissez par ressentir son essence profonde, ce qui fait sa spécificité par rapport à d’autres lieux. Ensuite, vous pouvez imaginer quelle lumière et quel temps fonctionnent le mieux pour le mettre en valeur. La netteté d’un soleil couchant d’hiver fait qu’un affleurement rocheux paraît impressionnant. Alors que, plus tard dans l’année, quand tous les arbres ont retrouvé leur feuillage et leurs couleurs printanières, on retrouve une impression de vie naturelle, intemporelle. Ce n’est qu’une question de lumière et d’ombre, de montagnes et de vallées, de mares et de réflexion, de ciel bleu et de nuages sous les feux d’un éclairage solaire bas. »
 

4. Intégrer l’imprévu à sa composition

« Il n’est pas toujours possible de patienter des mois. Par exemple, pour une image du lever du soleil sur le Lac George, j’ai photographié une heure durant à l’aube, j’ai d’abord été frustré par le fait qu’une barque vienne perturber les eaux calmes du lac. Puis, j’ai réalisé que c’était la photo du jour, je l’ai prise quand le pêcheur s’est déplacé, pour aboutir à une composition équilibrée de l’image. Cela a ajouté une « dimension » au lac, créant une perspective à cette vue si spacieuse et permettant d’introduire l’observateur dans l’image. »
 

5. Valoriser la richesse des détails

« Les dunes de sable de la Vallée de la Mort (voir photo en haut de l’article) comportent plusieurs éléments qui retiennent l’œil dans l’image. Les textures et les ombres de la dune du premier plan contrastent avec la végétation et l’aspect lisse des dunes plus lointaines. Les traces de pas, au milieu, à gauche, retiennent l’œil, tout comme les ombres, les lignes et les courbes des dunes du fond. Les collines basses, fendues, de l’arrière-plan apportent de la profondeur, du contraste et accroissent le sens du lieu. »
 
 

Extrait de

Photographier les paysages
Techniques, savoir-faire et astuces de pro
Carl Heilman, Greta Heilman-Cornell
Collection : Hors collection, Dunod
2014 – 176 pages
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